Mes copains et moi décidons de faire la fête et allons dans un bar qui vient d’ouvrir.
Et là, en nous approchant du bar pour commander à boire, je la vois.
Mince, des cheveux bruns tirés en arrière qui lui faisaient un grand front et les yeux bleus acier.
Je me sens comme hypnotisé à en oublier ce qui se trouve autour de moi.
J’entends que ça parle, que ça me parle, mais je ne réponds pas.
Mon regard est comme figé dans le vide en direction de l’horizon où elle en est le coucher de soleil.
Elle me regarde aussi, me sourit même.
Mais quoi de plus normal pour une serveuse qui fait bien son travail.
Elle me demande ce que je veux, mais je ne suis pas vraiment là, incapable de répondre convenablement.
J’ai même l’impression d’être idiot.
Je reprend enfin mes esprits et retourne auprès de mes copains pour reprendre le cours de la soirée.
Mais mon regard continue de s’exiler de temps en temps vers le bar à sa recherche.
La soif et une certaine envie de la voir de plus près me poussent à retourner au bar afin de me faire servir par elle.
Nous nous mettons à discuter, mais comment la conversation a commencé, je ne sais pas vraiment.
Peut-être que je n’avais pas eu l’air si idiot plus tôt dans la soirée.
En tout cas, nous sympathisons en partageant à manger, en discutant beaucoup et en buvant beaucoup, beaucoup trop (pour ma part).
Le temps défile sans que je m’en rende compte.
Je ne me rends pas non plus, vraiment compte des gens autour.
Ceux qui viennent commander des verres au bar.
Ceux qui ne tiennent plus vraiment debout et me bousculent en passant.
Ni même les copains qui viennent me chambrer car je ne décolle pas de ce bout de comptoir.
Mais j’en ai rien à faire car le meilleur endroit de la soirée est là pour moi à ce moment là.
J’avais à boire et à manger en charmante compagnie, quoi de mieux pour un épicurien comme moi.
J’étais bien.
Les portes se ferment, on se dit au revoir et chacun rentre de son côté.
On aurait pu croire vu la soirée que la tournure aurait été différente.
Qu’on aurait fini dans le même lit.
Mais non, je n’en ai pas eu envie, je n’en ai pas envie.
Ni même l’envie de l’embrasser.
Bien sûr, si c’était arrivé, j’en aurais été ravi, mais pas l’envie de forcer le destin.
Peut-être que la différence a joué sur mon envie.
Car lors de la conversation, j’appris qu’elle avait 20 ans de différence avec moi.
Mais je ne suis pas du genre à me focaliser sur ça et encore moins quand j’ai bu.
Et surtout qu’en y réfléchissant, elle m’a dit elle même que la différence d’âge n’avait pas d’importance pour elle.
Peut-être qu’elle me laissait entendre que j’avais mes chances ? la question restera en suspens.
Sur le chemin du retour, la tête embrumée par l’alcool.
Je me demande si cette soirée était un rêve ou une réalité.
Les copains m’en diront plus demain.
Mais dans ma tête, je garderai cette histoire comme un doux souvenir.